samedi 16 février 2008

Le vent des plaines de Calgary...


Calgary Skyline
Mise en ligne par
justpedalhard
Tout le monde m’avait prédit que Calgary c’était froid… et ben faux ! Je suis arrivée sous un soleil radieux, avec une température de 6°, oui PLUS 6° ! Le vent chaud, le Chinook, qui descend des montagnes, souffle depuis deux jours sur les plaines arides.

En atterrissant à Calgary, ce qui frappe c’est l’absence d’arbres, des petites maisons qui semblent se serrer les unes contre les autres pour se protéger du vent, ensevelies sous une belle couche de neige. Quelques pins sombres et couverts de poussière font de la résistance mais on les sent sur le point de se rendre…

Mais l’Alberta, et Calgary en particulier, c’est le pays des richesses minières et pétrolières, la province du Canada avec la plus belle croissance économique. Au détriment de l’environnement ? J’avoue avoir été surprise par les participants de notre dialogue citoyen, les Albertains sont préoccupés de l’environnement, ils s’inquiètent pour l’avenir de leurs enfants, ils ont peur pour leur eau et surtout ils ont peur que les sables bitumineux ne soient pas une solution à long terme pour leur province.

Beaucoup descendent de ces rudes fermiers des plaines et en ont hérité un solide bon sens et un certain sens de la frugalité. Ce que j’ai retenu de cette première journée et demi de discussion c’est leur idée qu’avant d’aller donner des leçons d’environnement aux autres, il faudrait faire un peu de ménage à la maison (ou selon l’expression locale, dans son « back-yard », le jardin derrière la maison, vous savez l’endroit où on cache tout le bordel…). Pour eux il est impératif de prendre des mesures progressives, mais tout de suite, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, en s’appuyant sur les nouvelles technologies et les technologies existantes alternatives. Selon eux, il est important d’engager l’ensemble de la société civile, à tous les niveaux, et de faire du changement climatique une priorité pour tout le monde. Si cela veut dire revoir leurs modes de consommation alors c’est bien. J’ai ainsi appris qu’ils seraient prêts à changer de véhicules et qu’ils ne comprenaient pas pourquoi si peu de véhicules hybrides ou moins consommateurs étaient disponibles à l’achat (apparemment acheter une Smart est une vraie galère ici…). Ils pensent aussi qu’il faut repenser les villes, entièrement construites autour de la voiture… repenser les quartiers, développer les transports en commun et remettre l’humain au cœur de la ville. Ces gens, ces personnes lambda, de tous horizons, sont tous prêts à faire un certain nombre de sacrifices pour assurer un avenir à leur planète. Ces rudes gens des plaines aiment passionnément leurs plaines, bien plus qu’on ne me l’avait laissé penser.

Et ben ce soir, avec le vent qui mugit autour de mon hôtel, je me dis qu’il y a vraiment de l’espoir pour l’humanité, parce que les gens comprennent les enjeux et qu’ils ont conscience que notre mode de vie actuelle va inévitablement changer… pour quelque chose de mieux, de plus égalitaire et de durable… plus important encore, ils ont envie d’agir et de donner leur opinion.

Pour poursuivre la réflexion, le Globe and Mail publie une série de trois éditoriaux sur le rôle du Canada dans le monde. Aujourd’hui, l’édito de Lloyd Axworthy, l’homme qui a mené l’initiative du Canada sur l’adoption du traité contre les mines anti-personnelles. Vous pouvez commenter cet édito et participer au débat en ligne ici.

0 commentaires:

Météo


Archives du blog

expatriation