lundi 26 janvier 2009

De l’art de porter des talons à Vancouver – The art of walking on high heels in Vancouver

A avoir longtemps arpenté les rues parisiennes et les rues d’autres grandes villes du monde, il m’est arrivé de croiser d’élégantes créatures, chaussées de hauts talons. Ici à Vancouver, on croise également de ces élégantes gazelles juchées sur ces fragiles édifices, symboles d’une certaine séduction. Artefact nécessaire à la « danse nuptiale » de l’Homo sapiens femelle, certaines les assortissent des bas-couture ou autres frivolités plaisantes à l’œil du mâle au aguets.

Mais très souvent on croise aussi dans les rues de Vancouver de la poupoune maniant sans trop de grâce les délicats « stilettos » au bout de leurs petons.
Stéphanie l’a fort bien expliqué sur son blog, la poupoune Vancouvéroise a souvent à nos yeux d’Européens raffinés, une allure pour le moins vulgaire. Les pauvres n’ont sans doute pas l’entrainement des Européennes élégantes qui marchent sur leurs talons en gardant la tête haute et le balancement des hanches séduisant. Non, loin de là, les soirs de weekend on croise bon nombre de poupounes entre Robson et Davie street, vacillant sur leurs talons, le derrière en arrière ou marchant comme si elles avaient avalé quelque chose de particulièrement désagréable. L’occasion pour les frenchies en goguette de se gausser (à leur décharge il y avait trois Françaises, réputées pour leur langue pointue, dans la voiture et un seul mâle, qui a pourtant ricané comme les autres)

Parfois on croise aussi une autre espèce de noctambule, l’Asiatique délicate. Les Asiatiques sont plutôt réputés pour leur raffinement et la Geisha reste aujourd’hui le summum de l’érotisme pour nombre d’Européens ou de Nord-Américains. Ces artistes superbes, portant un maquillage et une tenue extrêmement codifiés, glissent élégamment sur leurs « zori », leurs sandales de bois. La démarche d’une dame élégante au Japon doit s’apparenter à une « danse sur les nuages », on glisse donc délicatement le pied, le soulevant le moins possible. La danse pratiquée par les Geishas permet de développer tout l’art de ces glissements délicats. Par contre, cette tradition de la démarche « glissante » s’accommode fort mal du porter d’escarpins aux talons aiguilles. Le marcheur du soir de Vancouver aura rapidement remarqué l’étrange démarche à nos yeux des jeunes Asiatiques en goguette, déclenchant chez certains (je ne citerai aucun nom) des gloussements amusés. Cette démarche étrange des Japonaises nous fait parfois rire mais elle est synonyme d’élégance chez elles, attirant sans doute autant l’œil du mâle Japonais que les belles parisiennes juchées haut sur leurs talons par chez nous.

Le talon aiguille, comme le kimono de la Geisha avec son « Obi », cette ceinture nouée en oreiller sur le bas des reins, a en fait une fonction bien précise, mettre en valeur la chute de reins des dames
[1]. Car, malgré le bombardement des magasins féminins, le mâle Homo Sapiens est quelque peu programmé pour apprécier une chute de rein royale chez la dame de ses pensées. Est-ce un héritage de nos ancêtres[2] qui choisissait la dame avec les reins larges pour être certain qu’elle lui porterait de beaux petits ? En tout cas, la majorité des mâles que j’ai pu interrogé m’ont tous avoué aimer les dames aux rondeurs bien placées. Alors quid du talon mal porté ? Met-il ou non en valeur les fesses des dames…

Ma question éthologique est donc la suivante, lorsque la femelle en quête de mâle se pare de ces atours réputés affriolants, que se passe-t-il chez le mâle lorsque l’attribut en question devient davantage une cause de disgrâce que de grâce ? Le mâle Vancouvérois est-il imperméable à ces démonstrations étranges ?
Stéphanie aura peut-être une réponse à nous proposer… Le modèle de mâle dont je suis équipée étant pour sa part amateur de frivolités féminines banales, il ne semble guère apprécier la démarche hasardeuse de la Vancouvéroise, mais encore c’est sans doute un mauvais sujet d’étude, étant un geek il fantasme davantage sur un nouveau PC que sur les blondes platines…



After spending many a day walking on the streets of Paris and other major world cities, I have often come across elegant creatures, perched on high heeled shoes. Here in Vancouver, you can also spot some of those elegant gazelles, perched on those fragile structures, symbols of a certain seduction. Necessary artifact of the “seduction dance” of the female Homo sapiens, some add some silky stockings and other frivolities pleasant to the eyes of the males on the look-out.

More often though, you can observe on the streets of Vancouver another strange female creature, wearing with a lot less grace the delicate stilettos.

Stéphanie explained it quite well on her blog, this particular type of female Vancouverite is often, in our refined European taste, the tantamount of bad taste. The poor creatures probably do not have the training of the elegant Europeans who walk on their high heels, head high with a delicate balance of the hips. Far from this vision, you will sometimes come across gaggles of these less elegant creatures, between Robson and Davie Street, swaying on their heels, their butt sticking out or walking as if they had swallowed something particularly disgusting. The Frenchies will of course laugh their heads off at this sight. (Last time there were three sarcastic Frenchy gals, and only one male, who laughed as much as the others)

Sometimes you may encounter another night bird, the delicate Asian girl. The Asians have
always had a reputation for being refined and the Geisha is still the height of erotica for number of Europeans or North-Americans. These delicate artists wear a much codified attire and make-up and glide elegantly on their “zori”, their wooden sandals. The steps of these ladies should resemble a “dance on the clouds”, you have the glide slowly one foot after the other, hardly lifting your leg. The dance of the Geishas make these graceful steps a true art. These delicate steps make it hard to wear high heels. The night walker in Vancouver will soon spot delicate small Asians, walking in a very strange way. Some will smirk. (I will not disclose any names) These delicate steps of the Japanese in particular, may make us laugh but they are a synonym of grace and elegance in their culture, most probably catching the eye of their male counterparts, as much as the elegant Parisian in her sexy outfit will catch the eye of the Frenchy.

The stiletto, just as much as the geisha’s kimono with its « obi », this beautiful silk garment tied in a subtle pillow on the hips, has a precise function, show off the ladies best asset, their bottom. In spite of what all the gal’s magazines tell us, the human male is more or less programmed to appreciate the small of the back of his sweetheart. Is it a heritage of our ancestors who probably chose women with large hips to be sure they would bear them healthy babies? Anyways, most of the males I polled admitted they preferred ladies with nice curves. So what of the stiletto not properly handled. Does it or not enhance the ladies’ attributes?

Here is my ethological question: when the female looking for a male clads herself in these sexy artifacts, what happens to the male when the lady is not able to wear properly these artifacts, when disgrace replaces grace. Is the Vancouverite male impervious to such subtleties? Maybe
Stéphanie will know how to answer this question… The model of mal I am equipped with prefers ladies that know how to wear high heels, but then he might not be a good example, being a geek he fantasizes more on a new PC than on a platinum blonde.


[1] D’ailleurs les apprenties-Geishas, les Maikos, portent une coiffure très suggestive, composée de deux lobes, séparés par un ruban écarlate : faites-vous une image.
[2] Voir les statuettes callipyges des Vénus préhistoriques



Crédits photographiques/ Photo credits:

Photo 1: Shutterlag, Flickr

Photo 2: Canonplanet, Flickr

Photo 3: Vintage-review, Flickr
Photo 4: tw2360, Flickr

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Hum, je crois pouvoir exprimer un avis autorisé sur la question, en tant qu'anthropologue mâle. Bien sûr les hommes sont sensibles à la grâce d'une femme bien juchée sur ses talons, dont Truffaut disait que leurs jambes, comme des aiguilles de métier à tisser, faisaient tourner la terre. Mais j'ai vu bien souvent, au Brésil, de jeunes maladroites, peu habituées aux talons, et devant qui plus est affronter des chemins de terre bourrés de cratère, de flaques de boues, et s'en tirer fort mal. Eh bien le mâle est sensible, justement, à cet immense effort pour se rendre belle, même si l'effort n'est pas couronné de succès. En matière de beauté féminine - contrairement en cela à l'oeuvre littéraire selon Proust - "les intentions sont comptées", et nous préférons toujours ces attentions (c'est l'anthropologue qui parle) à une femme qui se moque comme d'une guigne de séduire.

Loutron Glouton a dit…

Merci Anthropopotame pour ses explications anthropologiques sur le regard des hommes. Etant du côté femelle de l'équation,il m'est parfois difficile d'être objective ;-) Je suis moi-même fort sensible aux efforts des dames pour se rendre jolies, les comparant aux efforts déployés dans la nature dans cette éternelle danse de la séduction :-)

Anonyme a dit…

C'est un plaisir, ma chère, toujours à votre service!

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