samedi 17 novembre 2007

Sointula : Utopia finlandaise en terre canadienne


sointula
Originally uploaded by orcagirl
Nombreux sont ceux qui ont parcouru les rivages de la Colombie Britannique en quête d’un idéal, d’un refuge ou simplement d’un endroit où refaire leur vie. Aujourd’hui encore, artistes incompris, anciens détenus, chercheurs d’or et d’idéal se retrouvent dans ses petites communautés flottantes pour se refaire un monde loin du notre.

Parmi les aventuriers les plus connus de ces côtes reculées du Canada on compte les Doukhobors, anciens russes blancs, pratiquants d’une orthodoxie rigoureuse. Ils ont reconstitué des villages typiquement russes dans des lieux qui, par leur rudesse, leur rappelle la mère Russie.
Mais les Doukhobors ne sont pas les seuls à avoir rêvé une nouvelle utopie dans ce pays de migrants.

Au large de l’île de Vancouver, à quelques miles de Port McNeill, se trouve une île qui pourrait bien concurrencer la fameuse Utopia : Sointula. C’est là que quelques idéalistes finnois ont voulu recréer une vie communautaire idéale. Leur leader a acheté au gouvernement canadien le bail de cette île. Le petit groupe y a reconstruit les bases d’une communauté. Les enfants étaient élevés en commun et tous partageaient le fruit de leur labeur.

Malheureusement, cette communauté qui s’est bâtie sur l’exploitation de la terre et du bois a rapidement connu de graves difficultés. La terre, pauvre, ne rapportait rien et le prix du bois ne cessait de chuter. Après un désastreux incendie qui emporta une grande partie des biens de la communauté, le leader et une partie de la communauté ont quitté l’île après une scission des plus douloureuses. Le reste de la communauté s’est reconvertie avec succès dans la pêche.

Aujourd’hui le village de Sointula est un modèle de réussite, malgré les problèmes liés à la baisse de la productivité marine. Les îliens profitent aujourd’hui du boom du tourisme. De nombreux artistes se sont installés sur l’île pour la douceur de vivre légendaire de cette petite communauté finnoise. Sur l’île on parle encore la langue des ancêtres finnois et l’architecture rappelle sans conteste celle du grand nord de la Finlande. Le pain également, est devenu légendaire dans cette partie du pays. Sur l’île on trouve encore le magasin coopératif le plus ancien de cette province canadienne.

A quelques encablures de l’île on observe maintenant les orques qui étaient autrefois chassés sur ces eaux tumultueuses. Malgré l’afflux de nouveaux arrivants et d’estivants en quête de paix et d’un mode de vie plus authentique, les habitants de Sointula ont su garder toute leur gentillesse et la rigueur de leurs principes. L’utopie n’est jamais bien loin …

Sointula c’est une île à visiter pour ses belles ballades et pour sa richesse culturelle, mais surtout pour sa part de légende, ce pourrait-il qu’Utopia se soit nichée dans les collines de cette petite communauté ?

Des ferries desservent plusieurs fois par jour l’île au départ de Port McNeill, sinon certains avions taxis desservent également l’île. Perso, je préfère la lenteur du ferry, qui agit comme un sas, permettant de quitter en douceur le monde des terriens pour celui des îliens. Lâcher prise, oublier les contingences de notre vie à 100 à l’heure pour remonter le temps... Le spectacle des marsouins ou des orques jouant dans le sillage et l’apparition des îles au milieu de la brume reste un de mes souvenirs les plus vivaces de cette région… Avant de tout quitter pour l’utopie, pensez à aller faire un tour sur le site communautaire de l’île.

A l’occasion, sur la route, arrêtez-vous à Telegraph Cove pour faire une petite virée en bateau à la rencontre des orques, Jim Borrowman de Stubbs Island se fera un plaisir de vous raconter des tas d’anecdotes sur la vie dans cette région. Il fait partie des quelques opérateurs de whale-watching à qui vous pouvez faire confiance pour ce qui est de l’éthique et du respect de l’environnement. Jim est un de ces personnages haut en couleur que l’on croise dans le Nord, rude au labeur mais avec un cœur assez grand pour accueillir tout l’Alaska. Un de ces hommes qui connaissent le prix de la destruction de l’environnement et qui essayent de rendre à la nature tout ce qu’elle leur a donné. Ne sont pas écolos que les hippies fumeurs d’herbe- qui-fait-rire. Certains des écolos les plus farouches que je connaisse sont en fait d’anciens pêcheurs ou bucherons.

1 commentaires:

micha a dit…

merci aux humains qui partagent vraiment le meilleur et le pire a égalité!!

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