lundi 5 mai 2008

Cultivons notre jardin !

Les vancouverites jardinent de plus en plus il semblerait. Pas seulement pour obtenir de jolies potées de fleurs odorantes pour attirer papillons et colibris mais de plus en plus pour avoir des légumes frais. Le jardin potager de nos mamies revient en force ! Nous ne cultivons, et ne consommons, plus qu’une infime proportion de la variété des fruits et légumes, nous privant du coup d’une sacrée palette de saveurs et de couleurs. En France, certains essayent de relancer la culture de variétés oubliées de fruits et légumes, et ici, tout le monde se met au potager bio, avec une nette préférence pour les « heirloom varieties » autrement dit les légumes anciens, les légumes « héritage ».



Les vancouverites, comme beaucoup d’autres, se sensibilisent de plus en plus à l’empreinte carbonique de leurs achats de tous les jours au supermarché du coin. Beaucoup de fruits et légumes proviennent du Mexique ou de la Californie, alors que la terre est ici très riche et le climat suffisamment clément pour permettre la culture de nombreuses variétés de fruits et de légumes, tout au long de l’année. Du coup, la vente
des graines et semis a fait un boom, chez West Coast Seeds ou Salt Spring Seeds, les commandes affluent, de même que chez Sea Soil, une petite boîte qui commercialise du compost bio à Port McNeill (fabriqué notamment à partir de kelp). De plus en plus de personnes commandent leurs fruits et légumes via des AMAP ou des équivalents. Ici nous avons SPUD et Blue Moon Organics, qui livrent des paniers de fruits et de légumes locaux et de saison à votre domicile, toutes les semaines.



Certains ont donc lancé le concept du « zero mile diet », un clin d’œil au « 100 mile diet » qui était une initiative lancée par deux habitants de la région pour consommer des produits locaux, venant d’un rayon de 100 miles autour de chez eux. Une sorte de retour aux fruits et légumes de saison. C’est à la fois une façon de réduire son empreinte carbonique et une façon de renouer avec le rythme des saisons tout en consommant bio. Le « 0 mile diet » c’est tout simplement cultiver ses fruits et ses légumes chez soi pour éviter au maximum de les acheter en grandes surfaces. Le principe est le même : on réduit son empreinte carbonique, on renoue avec les saisons et on mange bio et sain. On touche un peu aussi à la sécurité alimentaire, aux craintes engendrées par un certain nombre de scandales, par les pesticides et autres produits nocifs.



Vancouver a été au coeur de nombreuses initiatives pour relancer la diversification des cultures de fruits et légumes. Les universités locales, comme UBC ou SFU, ont des programmes de développement communautaires axés sur la nourriture. UBC a une ferme qui étudie le développement durable en agriculture. L’un des spécialistes de cette question est Herb Barbolet, de SFU, il est fondateur de FarmFolk /CityFolk, une ONG qui crée des réseaux locaux et durables d alimentation. La mode est bien au bio et au « cultivons notre jardin » et le débat s’est infiltré jusque dans la campagne municipale. Le prochain maire de Vancouver sera peut-être Gregor Robertson, un gars qui possédait sa propre ferme bio sur une île pas très loin et a créé Happy Planet, une société qui vend des jus de fruits bios dans tout le pays.



Pour ceux d’entre-nous qui n’ont pas la chance d’être propriétaires d’une maison avec un terrain suffisant pour cultiver un potager et un verger, il reste la possibilité de faire pousser un certain nombre de petites choses sur un coin de balcon ou dans une cuisine. Je viens de planter des herbes aromatiques, des tomates et des petits oignons sur le balcon et je me suis remise aux graines germées, qu’il est très facile de faire pousser dans un coin de cuisine et même dans le carré d’un voilier !



J’avoue que j’adore jardiner, un virus transmis par ma famille, avec un oncle qui cultive depuis longtemps ses légumes (il fait des conserves de rat
atouille exceptionnelles !) et une maman qui parvient à tout faire pousser dans son jardin tropical, des aubergines aux bananes, en passant par les haricots verts, les piments ou les mangues… Du coup, avec l’arrivée du printemps, retour au semis et plantations !





Photo de Eve 23






Voir l’article du Tyee sur le « Zero Mile diet »

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