Des orques dans la brume

YVR sunset, a photo by AEROPLOT on Flickr.

Dernière journée de boulot. Dernières courses avant de fermer ma valise. Le petit passager et moi prenons nos cliques et nos claques pour aller se faire voir quelques semaines de l'autre côté de la marre aux harengs. J'ai hâte de laisser le quotidien un peu de côté pour retrouver les sensations propres aux voyageurs assidus.

Comme le dit si bien l'ami Hugo Verlomme, on oublie trop souvent que la destination importe peu c'est le voyage en lui-même qui compte. Prendre le temps de se perdre en cours de route, errer sans but dans les terminaux et profiter un peu de la parenthèse ouverte dans notre temps si compté. Le temps suspend son vol sur les ailes des avions. Dans nos boîtes à sardines on se frotte à l'humanité d'un peu plus près que d'habitude, on râle sur les gosses qui braillent et sur le mec qui s'obstine à ouvrir son volet de hublot quand le reste du monde essaie tant bien que mal de roupiller. On s'agace des hôtesses qui vous heurtent avec leurs charriots et vous réveillent pour servir le truc infâme qu'ils appellent café et des annonces incompréhensibles dans des micros qui crachotent. Mais tant pis, il faut souffrir un peu pour jouir du privilège de narguer la force de Coriolis et aller se promener dans les nuages. Même après plus de trente ans à fréquenter régulièrement les terminaux aéroportuaires, je ne me lasse pas de décoller pour ailleurs, même si l'ailleurs a un goût de déjà-vu.

Allez, hop ! En route !