jeudi 23 août 2007

Maudits français : immigration et choc culturel, un coup de gueule du jeudi !

Le français est râleur, c’est bien connu. Le français compare aussi toujours tout à l’aune de ce qu’il connait le mieux : La France. Du coup, c’est sans surprise que nous entendons à tout bout de champ : « mais vous êtes dingues de partir comme ça ! Pourquoi vous voulez quitter la France ? ».

Immigrer, c’est un saut dans l’inconnu, aussi préparé que l’on soit. Immigrer, c’est prendre un risque, et ce risque doit être pris le plus consciemment possible, sous peine de cruelles désillusions.

Avec des parents globetrotteurs compulsifs, je pensais être bien préparée aux chocs culturels inévitables des grands départs et avoir un vaccin à vie contre l’idéalisation des « ailleurs », mais les surprises sont toujours au rendez-vous ! Alors maintenant, je les prends comme elles viennent et je prends mon parti des différences culturelles.

J’ai croisé plusieurs types d’immigrants, rêveurs ou désabusés. A mon sens, il y a au moins deux raisons qui font que certains immigrants s’exposent à un retour prématuré avec une grosse déception :



  • Ceux qui partent parce qu’ils ne supportent plus la France : faut pas rêver, même si le dépaysement est souvent au rendez-vous, aucun pays n’est parfait et chacun a ses tares, que ce soit une bureaucratie quasi-communiste ou une gastronomie lamentable. Et puis il faut rendre à César ce qui lui appartient de plein droit, la France n’est pas un pays si horrible que ça. Notre système de santé est quasi-inégalé, les fromages et les vins délicieux, la culture extraordinaire et Paris restera toujours la plus belle ville du monde !

  • Ceux qui partent vers l’Eldorado : tout pareil, faut pas rêver, nous avons été bouté hors du paradis terrestre il y a fort longtemps (suite à une obscure histoire de pomme de discorde) … Ceux qui courent après des chimères s’exposent à un retour brutal à la réalité. Et oui ! Comme dirait Laurence les dollars ne poussent pas sur les arbres de l’autre côté de l’Atlantique et il faut souvent accepter de débuter avec une job moins prestigieuse que celle qu’on occupait à Paris…Et oui, les canadiens et les autres sont aussi désagréables que les parisiens quand ils sont mal lunés, et non les Caribous ne courent pas librement dans les rues de Vancouver (les ratons-laveurs farceurs oui par contre …).

Ian, le maudit français québécois a été cité dans un excellent article de Fannie Olivier sur l’immigration française au Québec. Cet article traite justement des désillusions et des retours de certains. Ian insiste sur le fait que beaucoup ne prennent pas le temps de se renseigner sur leur futur pays d’adoption, ni même le temps d’aller y passer un peu de temps pour en prendre vraiment la température. Rien de plus vrai, beaucoup ne veulent entendre que ce qui colle à leur désir et pas le reste (qui veut entendre parler de contraintes franchement !).

Alors pourquoi partir ? Parce que changer de perspective ça donne généralement une expérience intéressante et, pour reprendre un cliché éculé, aller à la rencontre des autres ça ouvre l’esprit ! Alors que l’obscurantisme tente un retour en force et que chacun se replie sur ses communautarismes étroits, s’ouvrir l’esprit est une nécessité pour ne pas étouffer.

Perso, je pars pour pouvoir exercer un métier que j’ai du mal à exercer en France ou à Maurice pour le moment. Je ne m’interdis pas la possibilité de rentrer lorsque des possibilités se présenteront. Je pars aussi pour une région que j’ai adorée et que je souhaite connaître un peu mieux. Après nous mettrons peut-être les voiles pour la Nouvelle Zélande ou la Mongolie extérieure… La globetrottite aigue est une tare génétique dans ma famille ! L’important c’est de partir l’esprit ouvert et d’accepter les contraintes d’une adaptation nécessaire.

Je comprends ceux qui veulent rester amarrés au plus près de leurs racines. Les miennes sont bien ancrées et ce sont elles qui me donnent des ailes pour aller explorer le monde, et pour rien au monde je ne voudrais d’une autre vie ! Avis aux râleurs : gardez votre mauvaise humeur pour d’autres, j’y suis imperméable !

2 commentaires:

Sylvain a dit…

Non, nous n'irons pas en Mongolie extérieure, ou alors seulement pour des vacances.
Allez, on part bientôt, et ta première mission sera de nous trouver un toit.

Loutron Glouton a dit…

La Mongolie est un endroit fascinant, surtout pour les ceusses qui ont comme moi été bercé des aventures d'Ella Maillart ou d'Alexandra David-Néel ... Et puis d'une telle richesse culturelle ! Bon Ok pour des vacances d'abord ;-)

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